Hooftman, Hugo – Les avions agricoles (1956)
Voici ce qu’écrivait Hugo Hooftman en été 1956 en guise d’introduction à son livre :
« Aucun livre n'a encore été publié sur l'aviation agricole dans la littérature néerlandaise. Celui-ci est le premièr qui traite de ce domaine relativement nouveau. L'aviation agricole mérite certainement un meilleur éclairage sur ce qui se fait déjà dans ce domaine. Après tout, cette branche de l'aviation devient de plus en plus importante. On estime que, dans notre pays, 18 000 hectares sont déjà pulvérisés par avion chaque année. Aux États-Unis, pays où l'aviation agricole a pris des dimensions véritablement importantes, 4205 avions sont déjà utilisés uniquement pour l'administration de substances agricoles, tandis qu'environ 2000 sont utilisés pour la surveillance et d'autres travaux dans l'agriculture et la sylviculture. En outre, les "fermiers volants" disposent encore d'environ 2500 avions pour le transport. Le temps viendra-t-il où l'avion sera aussi indispensable au fermier que le tracteur ? L'avenir nous le dira. Il est certain, cependant, que des milliers d'agriculteurs ont déjà compris que la pulvérisation aérienne présente de nombreux avantages et est ... moins chère. Aux Pays-Bas également ! Puisse cette brochure trouver sa place parmi les passionnés d'aviation et les agriculteurs, car pour les uns comme pour les autres, l'aviation agricole est un sujet très intéressant, qui mérite toute leur attention. »
Oserait-on encore écrire cela aujourd’hui ? 60 ans plus tard, les préoccupations environnementales ont-elles changé fondamentalement les données de ce secteur ? Pour ce qui de pulvériser des centaines d’hectares avec des pesticides toxiques, oui sûrement. Mais l’agriculture intensive garde malgré tout ses impératifs sur un certain nombre de continents, même si les exploitants sont amenés à être plus attentifs quant aux substances qu’ils utilisent. Au-delà d’un certain nombre d’hectares, le bilan carbone de l’avion reste inférieur à celui du tracteur et, par ses dimensions contenues, l’avion agricole pourrait bien être parmi les premiers à bénéficier un jour d’une propulsion électrique. Enfin, une utilisation plus sélective de drones non polluants voit le jour sur des exploitations plus petites et plus humaines. On ne revivra peut-être plus jamais la scène du film « La mort aux trousses » de Hitchcock mais l’aéronautique agricole rendra sûrement encore de grand services.
58 pages – en néerlandais
Uitgeverij « De Kern » Amsterdam