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Verheggen, Robert - F-104G Histoire du Lockheed Starefighter en service à l'OTAN (édition originale)(1982)

468,00 kr - 468,00 kr
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Pour le pilote de chasse belge, l'introduction du F-104G a mar-qué un énorme bond en avant. Les performances de ce mono-place de chasse étaient réellement extraordinaires à l'épo¬que. Ses équipements radar, de navigation, de contrôle de vol et de tir étaient d'une technologie nettement d'avant-garde.
Rien qu'à regarder ses formes, on ressentait l'impression qu'il avait été conçu pour voler à très grande vitesse. En réa¬lité, sa vitesse de pointe était plus de deux fois supérieure à celle du Hunter ou du F-84F que nous avions pilotés.
Ses ailes étalent fines et extrémements courtes.
Le fuselage d'un aérodynamisme parfait, pointu à l'avant et très allongé, dont la verrière de l'habitacle sortait à peine, faisait penser à la forme d'une fusée.
Mais au plaisir d'admirer ses lignes aussi pures, s'ajoutait la griserie merveilleuse de pouvoir piloter le F-104G.
Au décollage, la puissance du moteur était telle que l'on se sentait littéralement poussé dans le dos. En quelques secon-des, l'avion avait quitté le sol et atteignait sa vitesse opti¬male de montée très proche de la vitesse du son.
Je garde toujours le souvenir de cette sensation exaltante de grimper jusqu'à la verticale à travers la grisaille des nuages et puis du brusque jaillissement à 13.000 mètres d'altitude dans un ciel bleu éclaboussant de soleil au-dessus d'une mer infinie de blancheur plus éblouissante que la neige. Deux minutes après avoir quitté le sol, je me trouvais dans un autre monde plein de lumière, de calme et de solitude.
Alors, après avoir repris le vol horizontal, le F-104G accélérait de plus en plus vite. La vitesse du son dépassée sans hésita-tion, l'aiguille de l'indicateur de vitesse continuait à monter régulièrement et le bruit dans le cockpit augmentait donnant une sensation physique de la résistance de l'air, jusqu'à ce que Mach 2 soit atteint : plus de 2.000 kilomètres à l'heure, plus du double de la vitesse maximale des chasseurs de la génération précédente !
En plus de ses performances, la maniabilité du F-104G était remarquable malgré sa surface portante réduite. Tous ceux qui ont vu les acrobaties ahurissantes effectuées sur F-104G lors des meetings aériens peuvent en témoigner.
Enfin, le confort du cockpit qui permettait de faire corps avec l'avion et l'aisance d'emploi des commandes ajoutaient encore au plaisir de le piloter.
Pour qui a eu la chance de voler sur F-104G, il n'était pas pos-sible de ne pas l'aimer. Pour ma part, c'est l'avion de chasse qui, avec le Spitfire et le Hunter, m'a procuré les plus grandes satisfactions.
Robert Bladt
Colonel aviateur honoraire

42 pages – en français – A4