1ère Exposition Internationale de Locomotion Aérienne (1909)(édition numérique)
Rapport Officiel sur la Première Exposition Internationale de Locomotion Aérienne
Organisée par l’Association des Industriels de la Locomotion Aérienne
Au Grand Palais en Octobre 1909
Le premier salon du Bourget ! Un document unique ...
Lorsque Robert Esnault-Pelterie, un jour du printemps 1909, pria le gouvernement français de s'intéresser à son projet d'organiser a Paris la Première Exposition Internationale de la Locomotion Aérienne, il fut écouté avec une sympathie mêlée de commisération. Il parut terriblement jeune! « Où trouverez-vous de l'argent? Comment déciderez-vous le Gouvernement à vous accorder le Grand-Palais? Aurez-vous de quoi le remplir? Pourquoi ne pas rester modestement une annexe de l'Exposition de l'Automobile? etc., etc. »
Six mois se passèrent et l’exposition s’ouvrit à la fin du mois de septembre. à Paris. Un premier succès qui se transforma tout de suite en apothéose.
Pelterie ne devait pas trouver de capitaux? Une élite d'Industriels lui en a fournis plus qu'il n'en fallait, non pas parmi les philanthropes mais parmi des Industriels. Et ces avances furent couvertes et au delà par les recettes de l'Exposition.
Le Président de la République est venu la visiter, et de même tous les ministres, sans excepter ceux de la Guerre, de la Marine, des Affaires étrangères. Méme chaleureux accueil du Conseil municipal de Paris el du Conseil général de la Seine.
Les Blériot, la Demoiselle de Santos Dumont, le monoplan de Latham ; les Wright, les Voisin, les Farman n'avaient plus de secrets pour personne; el, quant aux moteurs, chacun en parlait exactement comme on parle aux courses des chances du favori et de ses rivaux
Cette exposition compta quatre cents exposants, trente aéroplanes différents el des dirigeables. el des moteurs el des hélices sans nombre
Il a fallu diviser l'Exposition en dix groupes, celui des aérostats comprenant les ballons libres, les dirigeables, l'aérostation militaire, les nacelles, les cordages, le matériel, les tissus en soie, en colon, caoutchoutés, les vernis pour tissus, la préparation el la conservation des gaz employés en aérostation. Le groupe des plus lourds que l'air comprend lotis les appareils d'aviation, les parachutes et les cerfs-volants. Le groupe des moteurs et des propulseurs abonde en moteurs de tous les âges et de tous les systèmes, en propulseurs, en. organes mécaniques et en pièces détachées destinées aux dirigeables et aux aéroplanes.
Le groupe IV, très important et très soigné, était consacré aux sciences. M. Périer avait organisé une section d'un grand intérêt, le vol (les Oiseaux planeurs ) ; la météorologie, sans compter une section de Physiologie et les sections réservées aux instruments
de précision, à la photographie, la cinématographie, aux projecteurs, à l'éclairage des ballons, aux signaux, à la télégraphie et à la téléphonie par ballons, aux plans et modèles réduits.
La part avait été faite aux Arts, bien entendu, aux objets d'art, peintures, sculptures, se rattachant (t l'aéronautique. Une section rétrospective, grâge au goal et au dévouement de M. Tissandier, fut l'un des attraits, le clou de cette Exposition de l'Avenir.
Les matières premières, les machines-outils, les métaux, les bois, notamment, qu'il est essentiel de soumettre au choix le plus éclairé.
Les transports et abris comprennent, dans le groupe VII, tout ce qui concerne le matériel spécial pour transport et emballage, les tentes, les hangars pour ballons et aéroplanes.
On n'avait pas oublié la cartographie que l'aéronautique est appelée à renouveler ni la bibliographie; les livres, les publications, les journaux qui se comptent par milliers, dans tous les pays.
Enfin, le commerce de l'aviation est né, bien né, bien vivant et le groupe IX est réservé à la vente, aux locations, et ce n'est pas un mot, puisque « nous connaissons un jeune homme à qui sou père a fait cadeau d'un aéroplane pour le récompenser d'avoir passé son baccalauréat. »
On n'a pas oublié le chapitre des vêtements spéciaux, de l'alimentation, des conserves, et celui des jouets! Quel est l'enfant qui n'a pas sou aéroplane? Et les oriflammes, les pavillons, les drapeaux, la gaieté de l’air., el tous les appareils de signaux pour sémaphores, el les articles de voyages, les canots automobiles, sans parler des Sociétés d'encouragement, Aéro-Club, Ligue Aérienne, que sais-je encore?
Qui aurait pensé que 115 ans plus tard, cette exposition serait toujours la plus importante du monde ?
132 pages en français – PDF à télécharger