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Avia 40P (ebook)

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Avia 40p
Par Christian Ravel
Responsable patrimoine
Musée régional de l’air d’Angers-Marcé

Un peu de rêve
Les planeurs de l'Avia, depuis le XXa de 1930, plus proche de la charrette que de l'oiseau, jusqu'au magnifique 41p d'Éric Nessler titulaire de tant de records, ont hanté l'imaginaire des jeunes pilotes de la fin des années cinquante.
L'équipe du Musée Régional de l'Air d'Angers a eu la chance de restaurer le dernier 41p existant et de construire un 152a de toutes pièces (car plus aucun n'existait). Elle nous a autorisé à mettre en ligne ce dossier de demande de classement « Monument historique », et nous l’en remercions.
Après la guerre, dès 1920, l'Allemagne (à qui le traité de Versailles interdit la construction d'avions), la France et l'Angleterre s'intéressèrent particulièrement au vol à voile. En Allemagne, après une période de tâtonnement de 1920 à 1924 fut créée la Rhön Rossiten Gesellschaft chargée d'étudier méthodiquement les questions scientifiques et techniques que posait le vol sans moteur.
En France, sous l'impulsion de l'Association française aérienne, une active propagande fut menée en faveur du vol sans moteur et plusieurs concours furent organisés.
Les magnifiques progrès des Allemands et leur supériorité à partir de 1925, montrèrent combien il était souhaitable, qu'en France aussi, une organisation nationale vint en aide aux bonnes volontés, tant pour les chapitres de la construction et de la sécurité que pour celui de la formation dans les groupements sportifs.
En 1927, Georges Abrial et Alfred Auger effectuent un voyage à la Rhön. À la fin de 1927, Pierre Massenet, pilote d'avions et ingénieur de l'École supérieure de l'aéronautique s'intéresse au vol sans moteur et, ayant pris connaissance du document d'Abrial, comprend tout l'intérêt d'une telle organisation en France. Il convainc très rapidement Raymond Jarlaud, Roger Cartier et Jean Noirtin de participer à son mouvement.
Une ère nouvelle va débuter : Pierre Massenet obtient l'appui du Comité français de propagande aéronautique qui organise en Allemagne, du 23 juillet au 5 août 1929, un voyage d'étude sur le vol sans moteur. Le compte-rendu de la mission montre que les Allemands, tenus à l'écart du vol moteur par le traité de Versailles, ont développé un important mouvement de vol sans moteur dès la fin de 1919. Ce rapport met en valeur tout l'intérêt du vol sans moteur pour donner un magnifique sport à la jeunesse, faciliter l'apprentissage du pilotage, améliorer la formation des pilotes qui acquièrent une bonne connaissance du milieu aérien et permettre des recherches sur la conception et la construction qui peuvent influencer toute l'industrie aéronautique.
L'organisation du mouvement en France est d'une telle ampleur qu'il dépasse le cadre d'un club et la naissance de l'AVIA devient effective sous sa forme définitive au début de 1930.
Un bureau d'études est installé à Paris, au 83 rue de la Muette, dans les locaux des Établissements Bechereau, qui construiront le prototype de l'Avia Xa, tandis que le journal Les Ailes édite une brochure de propagande pour le vol sans moteur.
Fauvel se fait mettre en congé sans solde de l'Armée de l'air et entre à l'Avia et au CAU comme chef pilote et responsable des activités sportives tandis que Jarlaud, un des "pères" des planeurs français commence tout une série d'études techniques.
Leur premier travail consiste à mettre au point un appareil très rustique, très bon marché, pouvant être construit en peu de temps par des amateurs (Avia 20a). Raymond Jarlaud dérive de ce biplace une réduction monoplace, le Xa tandis que Pierre Massenet se spécialise dans les relations extérieures, développant les liens de l'Avia avec les autorités gouvernementales et que Fauvel se charge de réceptionner les premiers Xa.
Dès sa fondation, l'activité de l'Avia s'exerce dans toutes les directions : par la diffusion de brochures, des conférences, des projections cinématographiques, elle fait connaître le vol sans moteur. Au plan technique, elle ne fabrique pas elle-même ses appareils, mais les fait construire par l'industrie aéronautique et vend aux clubs les liasses à prix coûtant. Elle établit aussi un règlement de calcul des planeurs et assure le contrôle de conception et de construction des appareils nouveaux.
Jarlaud, très impressionné par les performances et la silhouette du Wien de Kronfeld, désire compléter la gamme par un appareil de très hautes performances. Avec Cartier comme ingénieur et Nessler comme dessinateur, il jette les bases de ce qui sera le 41p. Toutefois, cet appareil, trop sophistiqué, parfait pour des records, ne saurait être mis entre toutes les mains et une version destinée aux clubs est alors étudiée.
Le 30 mai 1935, à Moisselles, Nessler fait le premier vol de l'Avia 40p qui, avec ses 14,89 m d'envergure et 22 de finesse, sera le cheval de bataille du vol à voile français pour de nombreuses années.

26 pages – en français – PDF à télécharger